Il faut souffrir pour être beau, certes, mais il faut aussi savoir souffrir pour être bon. Surtout avec des titres pointus et exigeants. Tenez, Box Out! justement. Il n'est pas forcément beau... mais il va vous faire souffrir si vous voulez être bon.
Conçu par Da Picky Monkey, un micro-studio indépendant français installé près de Bordeaux, Box Out! a tout du petit jeu vidéo mignon, humble et plein de bonnes idées. Certes, de loin, on pourrait penser qu'il s'agit surtout d'un énième jeu de plateforme classique à la mode rétro, qui tente vaguement de surfer sur la vague des jeux à la Super Meat Boy. Alors oui d'accord, c'est un peu ça, mais Box Out! va plus loin et apporte son lot d'idées rafraichissantes, avec de nouvelles mécaniques qui lui sont propres.
Super Box Boy
Au départ, il s'agit simplement de diriger une petite boite qui doit s'échapper de son usine, en parcourant une grosse centaine de niveaux dans des environnements bien différents. À ce jour, le jeu compte environ 120 tableaux et d'autres devraient bientôt arriver. Quoiqu'il en soit, désert, neige et autres usines chimiques répondent d'ores et déjà à l'appel. Dans Box Out! et comme avec la plupart des jeux du genre, il faudra calculer ses sauts au millimètre pour éviter de s'embrocher sur des pics ou d'effleurer les nombreux lasers prêts à nous désintégrer sur place. Et comme tout se joue au pixel près, on meurt, on meurt encore, on meurt toujours et on recommence inlassablement, dans le plus pur style du "die & retry" traditionnel.
"Transmutation !"
Jusque-là, rien de très spécial me direz-vous... Mais là où Box Out! se démarque de la concurrence, c'est dans les six grandes transformations de notre petite boite. En effet, en fonction de l'environnement et du niveau à traverser, il faudra basculer d'une forme à une autre pour franchir tel ou tel obstacle. Par exemple, certaines palissades en bois ne pourront se traverser que si l'on se transforme en boule de feu, mais si un bassin d'eau se trouve juste derrière, il faudra rebasculer à la volée dans sa forme d'origine pour éviter de partir en fumée. Souvent, il faudra cumuler plusieurs transformations d'affilé dans un même niveau, voire lors d'un même saut, et croyez-moi, on peut vite s'arracher les cheveux.
Nervous breakdown
Devant une falaise infranchissable, hop, on se transforme en fusée pour monter dans les airs à toute allure, mais juste avant de s'étaler sur le plafond, il faudra vite penser à basculer dans une nouvelle transformation, histoire de traverser un pieu ou un laser bien brûlant qui nous attend à l'arrivée. Selon les niveaux, on pourra donc prendre la forme d'une bulle pour nager sous l'eau, d'un bloc de béton pour retomber lourdement au sol ou encore d'un petit fantôme pour traverser certains obstacles, chacune de ces apparences ayant ses avantages et ses inconvénients. Et comme les tableaux sont généralement bien pensés et bien vicieux, ça donne des parties nerveuses, crispantes à souhait et qui nécessitent une bonne dose de réflexes et de réflexion.
Pixel Love
Pas grand-chose à signaler du côté visuel ; on reste dans la droite lignée des petits jeux indépendants gorgés de pixels. Évidemment, ce qui est appréciable avec ce genre de titre, c'est que vous soyez "montés course" ou moins bien lotis, vous serez tous logés à la même enseigne au pays des performances. En revanche, et si les niveaux sont bien designés, c'est toujours les mêmes éléments de décors qui reviennent un peu trop souvent. Du coup, forcément, une impression de déjà-vu se dégage assez rapidement de l'ensemble. Autre étonnement, l'absence de véritable musique et de bruitages, qui se limitent à quelques sons extrêmement minimalistes. C'est un peu dommage, car il y avait pourtant matière à faire beaucoup mieux pour densifier l'ambiance du titre.